Source : AFP

 

Des radiothérapeutes, la Ddass et la direction de l'hôpital d'Epinal, où 24 patients ont été gravement surirradiés entre 2004 et 2005, ont été pointés du doigt par l'Igas dans des rapports présentés publiquement vendredi devant le conseil de l'Ordre des médecins à Nancy. D'après ces rapports de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), soumis par un médecin-rapporteur à l'Ordre qui entendait deux radiothérapeutes de l'hôpital Jean Monnet d'Epinal, "les tensions qui existaient entre direction et médecins rendaient difficile la gouvernance" de l'établissement. Le service de radiothérapie ne disposait que d'un radiophysicien, partagé avec un autre site, alors qu'il en aurait fallu un deuxième, selon le médecin-rapporteur. En 2004, l'un des deux praticiens avait démissionné de son poste de chef de service pour s'être fait refuser par la direction ses demandes répétées d'investissements et de formation du personnel, selon les rapports de l'Igas. En 2005, son collègue s'était étonné d'un changement de protocole de radiothérapie. Mais son radiophysicien lui avait assuré qu'il n'y avait aucun risque pour les patients, d'après l'Igas. Les responsabilités de la directrice de l'hôpital et de la direction des Vosges des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) ont également été stigmatisées. "Il n'est sorti aucun document" d'une réunion de la Ddass en octobre 2005 au cours de laquelle la directrice avait, pour la première fois, évoqué la surirradiation de patients. Mais verbalement, la directrice a assuré à ses radiothérapeutes qu'"il n'y avait pas lieu d'inquiéter les malades", relève l'Igas qui fait en outre état d'une "désinvolture certaine" pour l'un des radiothérapeutes. Entre mai 2004 et août 2005, 24 personnes ont été très fortement surirradiées pendant le traitement d'un cancer de la prostate à Epinal. Depuis, cinq sont décédées. Plusieurs autres cohortes de malades surirradiés ont depuis été identifiés et d'autres erreurs ciblées pour arriver à quelque 4.900 patients surexposés aux rayons X entre 1989 et 2006. L'Ordre a accordé deux mois aux médecins pour préparer leur défense. L'affaire sera ré-examinée le 7 décembre.