Source : APM

 

BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine), 3 janvier 2012 (APM) - La mise en oeuvre de la dosimétrie in vivo, un des indicateurs qualité et sécurité pour la pratique de la radiothérapie, et le développement de la technicité ont bien progressé entre 2009 et 2010, selon le rapport d'enquête de l'Observatoire national de la radiothérapie mis en ligne mardi par l'Institut national du cancer (Inca).

Le rapport réalisé avec la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO) présente l'évolution 2007-10 des équipements de radiothérapie, de l'activité des centres et des ressources humaines travaillant dans cette discipline. Il dresse également un bilan des pratiques de prise en charge mises en oeuvre fin 2010.

Sur les 172 centres de radiothérapie ouverts en 2010, 160 ont participé à l'enquête de l'observatoire en 2011. Entre 2007 et 2010, le nombre d'accélérateurs linéaires a augmenté de 11%. Cette augmentation s'accompagne d'une modernisation du parc et du niveau d'équipement des machines (augmentation de la part d'appareils équipés de collimateurs multilames, d'imagerie portale au silicium amorphe, d'imagerie de repositionnement en salle de traitement...).

Ainsi, on comptait fin 2010, 375 accélérateurs polyvalents, 17 accélérateurs dédiés (Cyberknife*, Novalis*, TomoTherapy*), quatre Gammaknife*, 11 appareils d'orthovoltage, un appareil peropératoire dédié et deux cyclotrons pour un parc total de 410 appareils de traitements de radiothérapie externe (42% dans le secteur privé).

Le nombre de centres équipés d'un seul accélérateur a diminué de huit points de pourcentage et ils ont dû s'équiper d'un deuxième appareil pour fin 2011, sauf dérogation. Le rajeunissement du parc progresse.

Le nombre de patients annuels traités par radiothérapie demeure statistiquement stable sur les quatre dernières années passant ainsi de 119.900 patients en 2007 à 122.300 patients en 2010, selon un calcul effectué pour 113 centres.

En termes de techniques de traitement utilisées par les centres, on observe notamment la montée en charge progressive entre 2007 et 2010 de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (IMRT/RCMI) et de la radiothérapie guidée par l'image (IGRT) qui traduisent une évolution des techniques permettant de mieux cibler les cellules tumorales tout en prenant en compte les tissus sains environnants d'une part, et les mouvements de la cible tumorale pendant la durée du traitement, d'autre part.

Si la proportion de centres disposant d'un logiciel de planimétrie inverse évolue de 10 points en trois ans pour atteindre 51% de centres équipés en 2010, cette évolution est principalement notable sur la dernière année, soulignant le déploiement progressif des équipements d'IMRT. Et entre 2007 et 2010, la proportion de centres ayant eu recours à l'IGRT progresse de 23 points.

De plus, sur les 354 accélérateurs pour lesquels l'item est renseigné, 16% ont l'option arcthérapie avec modulation d'intensité (AVMI).

Le nombre d'équivalents temps plein (ETP) de radiothérapeutes est resté stable entre 2009 et 2010, à 550, pendant que le nombre d'ETP de dosimétristes progressait de 9% sur la même période.

Cette évolution est encore plus notable depuis 2007 pour les ETP de radiophysiciens et manipulateurs en électroradiologie qui ont ainsi augmenté respectivement de 30% et 10%.

L'enquête sur les pratiques, réalisée sur 4.000 dossiers, qui donne une photographie annuelle de mise en oeuvre des indicateurs qualité et sécurité, basés pour partie sur les critères d'agrément en radiothérapie, montre "une nette progression" de la mise en oeuvre des différents indicateurs avec un taux de réalisation moyen tous critères confondus de près de 89% (versus 83% en 2009).

La mise en oeuvre de la dosimétrie in vivo enregistre une progression importante (+20 points, de 57% des centres à 77%), de même que le double calcul des unités moniteur (+18 points, de 44% à 62%).

En 2010, dans 52,3% des dossiers, il existe un deuxième moyen d'identitovigilance en complément de la photographie du patient (utilisation d'un carton de rendez-vous avec nom et prénom du patient ou d'un code-barres patient). Mais cette pratique n'a pas évolué entre 2009 et 2010.

Rapport d'enquête de l'Observatoire national de la radiothérapie