Source : APM

BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine), 4 juillet 2012 (APM) - Un groupe de suivi a été mis en place pour assurer la continuité des actions entreprises et coordonnées par le comité national de suivi des mesures pour la radiothérapie, a indiqué l'Institut national du cancer (Inca) qui publie le bilan final d'activité du comité.

Ce comité avait été créé en 2008 à la suite de la crise sanitaire déclenchée par les deux accidents de surirradiation de patients à Epinal et Toulouse. Il était chargé de mettre en place les actions nécessaires pour améliorer la sécurité et la qualité des prises en charge en radiothérapie et pour accompagner l'évolution des pratiques dans ce domaine et notamment de coordonner la mise en oeuvre du plan d'urgence de 33 mesures annoncé par le ministère de la santé.

Présidé par le président de l'Inca, ce comité a rassemblé jusqu'en janvier l'ensemble des acteurs de santé concernés: la direction générale de la santé (DGS), la direction générale de l'offre de soins (DGOS), l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, devenue ANSM en mai), la Haute autorité de santé (HAS), la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO), la Société française de physique médicale (SFPM), le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), ainsi que des personnalités qualifiées.

En plus du suivi des mesures inscrites dans la feuille de route, le comité a travaillé sur de nouveaux domaines d'action pour améliorer la prise en charge des patients traités en radiothérapie avec des travaux sur le suivi du dispositif des autorisations, les métiers de la radiothérapie, la radiovigilance, l'amélioration de la qualité et de la sécurité dans les centres de radiothérapie, et enfin la recherche et le développement.

Le comité national de suivi s'est réuni à six reprises au cours de ces trois dernières années et a présenté quatre rapports d'étapes faisant état de l'avancement de ses travaux.

"Le travail important réalisé dans le cadre de ce comité, par l'ensemble des professionnels de la radiothérapie, a permis de sécuriser les pratiques et de garantir aux patients des conditions optimales de prise en charge", indique le bilan final.

"La poursuite des actions engagées et la mise en place de mesures nouvelles liées aux évolutions technologiques majeures attendues se feront dans le cadre d'un groupe de suivi prenant le relais du comité national", annonce la présidente de l'Inca, Agnès Buzyn, en préambule du rapport.

Un groupe de suivi a été mis en place afin d'assurer la continuité des actions entreprises. La composition de ce groupe est identique à celle du comité et sa mission est de coordonner et d'assurer le suivi de la mesure 22 du Plan cancer 2009-13 (soutenir la radiothérapie), avec des champs d'intervention identiques à ceux du comité national de suivi (le dispositif des autorisations, les métiers, la radiovigilance, l'amélioration de la qualité et de la sécurité dans les centres de radiothérapie et la recherche et l'innovation).

Le groupe, piloté par l'Inca, se réunira une fois par an et transmettra un rapport annuel à la ministre de la santé.

DE NOMBREUSES ACTIONS REALISEES

Le rapport final publié par l'Inca reprend l'ensemble des travaux réalisés entre décembre 2008 et décembre 2011 dans le cadre de ce comité.

Sur le suivi du dispositif des autorisations en radiothérapie, une cellule nationale d'appui a été mise en place dès 2008 pour analyser les organisations proposées par les centres de radiothérapie en période estivale 2008, 2009 et 2010. Cette organisation mise en oeuvre par les agences régionales de santé (ARS) a permis de garantir pendant ces périodes un même niveau de qualité et de sécurité des traitements, indique le rapport.

Pour faire face aux besoins importants en physiciens médicaux dans les centres de radiothérapie, des actions multiples ont été mises en place (ouverture de la formation à de nouveaux masters, augmentation des places de stage...). Le nombre de radiophysiciens en exercice en radiothérapie a augmenté de près de 35% entre 2008 et 2011. De plus, 2,8 millions d'euros ont été consacrés à la création de postes de qualiticiens et de dosimétristes depuis 2008.

Pour la radiovigilance, le site www.vigie-radiothérapie.fr a été mis en ligne en juillet 2011 par l'ASN et l'Afssaps. Destiné aux professionnels de santé, cet outil aide à la déclaration des événements significatifs en radioprotection (ESR) et des signalements de matériovigilance en radiothérapie. Aujourd'hui, la plupart des déclarations d'ESR (86%) sont rédigées à l'aide de ce portail.

Depuis 2008, 112 centres de radiothérapie (soit près des deux tiers) ont été accompagnés financièrement par l'Inca (2,1 millions d'euros) dans leur démarche d'amélioration de la qualité et de la sécurité des traitements. Des inspections de contrôle relatives à la radioprotection des patients sont réalisées annuellement par l'ASN depuis 2007.

En recherche, une plate-forme nationale de référence en radiothérapie (Doseo) portée par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) permettra la promotion d'une recherche française en métrologie visant à améliorer la maîtrise de la dosimétrie des faisceaux pour une qualité de soins optimale.

Les financements alloués entre 2008 et 2011 par la loi de financement de la sécurité sociale s'élèvent à 40,5 millions d'euros. Le budget de l'Inca consacré à la radiothérapie depuis 2008 est de 2,55 millions d'euros.

Cliquer ici pour accéder au "Rapport final du comité national de suivi des mesures de la radiothérapie 2008-11"