Source : APM

 

BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine), 24 novembre 2009 (APM) - La dosimétrie in vivo, un des critères d'agréments pour les centres de radiothérapie en 2011, est réalisée dans un quart des cas seulement, selon une enquête sur les pratiques rendue publique par l'Institut national du cancer (Inca) sur son site internet.

Cette enquête a été menée pour produire une première photographie de la situation nationale des pratiques de radiothérapie. Elle repose sur une partie des critères d'agrément et permet donc de repérer ce qui mérite d'être accompagné d'ici à 2011, indique l'institut.

La démarche vise également à apporter une première aide méthodologique aux centres de radiothérapie, en leur proposant un outil d'auto-évaluation de leurs pratiques, explique l'Inca.

Elle a été conduite sur l'analyse a posteriori de 3.000 dossiers de patients pris en charge entre septembre et novembre 2008. Il était demandé aux 101 centres qui ont participé (autant de centres publics que de privés) d'analyser les 30 derniers dossiers de patients ayant terminé leur radiothérapie pendant cette période.

Pour l'Inca, les résultats de cette enquête sont "positifs" et "encourageants" car les deux tiers des indicateurs qualité ont un taux de mise en oeuvre qui dépasse les 75% et la moitié des indicateurs qualité ont un taux de mise en oeuvre supérieur à 90%.

Ainsi, la photographie du patient sur la fiche de traitement est mise en oeuvre dans 89% des cas, la consultation médicale par le radiothérapeute avant le traitement dans 99% et le plan de traitement paraît bien défini (avec des indicateurs mis en oeuvre dans plus de 95% des cas). Les modalités de surveillance sont mises en oeuvre dans 91% des cas.

CINQ INDICATEURS REALISES A MOINS DE 50%

Néanmoins, cinq indicateurs sur 30 ont des niveaux de mise en oeuvre inférieurs ou égaux à 50%. Or, ces cinq indicateurs correspondent à des critères d'agrément et ils ont une influence directe sur la qualité et la sécurité du traitement, indique l'Inca.

Il s'agit en premier lieu de la dosimétrie in vivo lors de la première ou de la deuxième séance et à chaque modification de traitement.

La dosimétrie in vivo est devenue obligatoire pour contrôler que la dose reçue par le patient en radiothérapie est bien la dose prescrite. Elle fait partie des critères d'autorisation qui seront exigibles en 2011. Une enveloppe de 3 millions d'euros a été accordée pour aider les établissements à s'équiper des dispositifs nécessaires.

Dans 75% des dossiers étudiés, la dosimétrie in vivo n'est pas effectuée en début de traitement ou lors de chaque modification, et dans 50% des cas, ceci n'est pas dû à un manque de matériel. Il existe un écart important des pratiques entre les centres puisque 62% des centres ne pratiquent jamais la dosimétrie in vivo lors de la première ou deuxième séance et 19% le font de manière systématique.

De plus, l'inscription de la dose délivrée aux organes critiques dans le compte rendu de fin de traitement n'est pas réalisée dans 75% des dossiers étudiés, avec seulement 10% des centres qui l'inscrivent systématiquement dans le compte-rendu de fin de traitement et plus de 60% qui ne le font quasiment jamais.

La réalisation du double calcul des unités moniteur avec un calculateur différent n'est faite que pour 37% des dossiers et 60% des centres ne le font jamais.

L'évaluation de la morbidité aiguë selon la classification CTC (Commun Toxicity Criteria) n'est faite que dans la moitié des dossiers et le cinquième indicateur -la validation du positionnement du patient par le médecin une fois par semaine- est retrouvé dans 51% des dossiers. Seuls 43% des centres vérifient systématiquement le positionnement du patient une fois par semaine et 11% des centres ne le vérifient jamais.

"Une attention particulière des professionnels et un soutien des centres (démarche qualité, traduction de la grille...) seront nécessaires pour améliorer sensiblement ces résultats", indiquent les auteurs.

L'enquête sur les pratiques en radiothérapie sera renouvelée chaque année jusqu'en 2011, précise le rapport.

L'Inca a également mis en ligne les résultats de l'Observatoire national de la radiothérapie, qui donne la situation des centres de radiothérapie à fin 2007. On relève notamment qu'à cette date, 60% des centres étaient équipés d'un dispositif pour la dosimétrie in vivo. Une trentaine de centres prévoyaient de s'équiper, portant à 78% le taux d'équipement.

L'institut publie en outre, avec le soutien financier de la Ligue nationale contre le cancer et la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), un guide à destination des patients intitulé "Comprendre la radiothérapie", qui explique les différentes techniques, le déroulement du traitement, son objectif, les effets secondaires et les mesures nationales prises pour améliorer la qualité et la sécurité de la radiothérapie.

(Enquête sur les pratiques en radiothérapie, 8 pages, à télécharger sur www.e-cancer.fr)