Source : AFP

 

Il s'agit du premier bilan officiel mais non définitif de la catastrophe.

 

Quelque 7.500 personnes ont été traitées au service de radiothérapie d'Epinal entre 1987 et 2006, mais environ 2.000 d'entre elles n'ont pu être jointes du fait de leur décès ou d'un changement d'adresse, a précisé le directeur de l'hôpital, Gilbert Hangard, à l'AFP.

 

Parmi ces victimes, 24 ont été très fortement irradiées pendant le traitement d'un cancer de la prostate entre mai 2004 et août 2005, dont cinq sont décédées des suites des surdoses.

 

Sept cent quinze autres ont été surexposées à plus de 7% et 4.500 ont subi une surdose de rayons comprise entre 3,5 et 5,5% entre 1987 et 2006, selon M. Hangard. Les quelque 200 cas restant (sur 5.500) correspondent à des victimes potentielles mais encore non identifiées, selon la même source.

 

La catastrophe d'Epinal, au bilan longtemps imprécis, est le fruit de défaillances à répétition, souvent indépendantes les unes des autres. C'est l'accident de radiothérapie le plus grave ayant touché un hôpital français.

 

"Ce dont vous avez souffert ne doit plus se reproduire. Les leçons (...) ont été prises en compte", a déclaré Roselyne Bachelot à une vingtaine de surirradiés présents lundi à sa visite de l'hôpital d'Epinal, dont le service de radiothérapie a rouvert en février.

 

Les matériels des services de radiothérapie des 180 centres en France ont été "vérifiés" et "reparamétrés" dans ce but, a déclaré Mme Bachelot.

 

La durée de formation des radiophysiciens a été augmentée d'un an, passant de deux à trois ans, alors que leur nombre doit doubler d'ici quatre ans, pour atteindre 600 spécialistes, selon la ministre.

 

Deux cents mille brochures informatives sur la radiothérapie, une filière "indispensable" qui touche "70% des malades cancéreux", soit 180.000 personnes par an, d'après Mme Bachelot, ont en outre été distribuées dans les hôpitaux français.

 

"Il faut reconstruire le lien des confiance avec les malades", a affirmé la ministre de la Santé.

 

Roselyne Bachelot s'est également déclarée "vigilante" sur la question de l'indemnisation des malades d'Epinal, dont le règlement fait l'objet d'un protocole devant être établi d'ici "un à deux mois", selon une annonce faite jeudi à Neufchâteau (Vosges) par le président Nicolas Sarkozy.

 

Environ 300 personnes ont d'ores et déjà reçu une première indemnisation de 10.000 euros, avait évalué jeudi Philippe Stabler, le président de l'Association vosgienne des surirradiés de l'hôpital d'Epinal (AVSHE), ajoutant que trois des membres de l'association étaient décédés depuis le début 2008.

 

"Je souhaite très fortement que l'aspect financier de cette affaire soit réglé au plus vite, pour que d'autres victimes, même si elles n'ont plus que quelques mois à vivre, puissent bénéficier de ces sous-là", avait-il ajouté.