Source : APM

 

PARIS, 28 février 2008 (APM) - Les deux juges parisiens chargés d'instruire l'affaire des surirradiations à l'hôpital d'Epinal (Vosges) ont diligenté trois séries d'expertises, a-t-on appris auprès du pôle de santé publique du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, en début de semaine.

 

A la suite du dessaisissement du juge du tribunal d'Epinal, l'instruction sur les surirradiations est menée, depuis juillet 2007, par les juges Anne-Marie Bellot et Pascal Gand du pôle de santé publique du TGI de Paris, rappelle-t-on (cf depêche APM SNKGC001).

 

Les juges ont diligenté une expertise générale sur l'organisation de l'établissement, une autre expertise, plus technique, sur les appareils de radiothérapie et des expertises médicales auprès des victimes, indique-t-on de source judiciaire.

 

Interrogée par l'APM sur le nombre de plaintes déposées, la porte-parole du TGI indique que "plus de 140 constitutions de partie civile" sont enregistrées à ce jour.

 

Le président de l'Association vosgienne des surirradiés de l'hôpital d'Epinal (AVSHE), Philippe Stäbler, a confirmé à l'APM que plusieurs adhérents de son association avaient été contactés par des experts judiciaires.

 

"Des rendez-vous ont été fixés dans des villes situées en dehors des Vosges, comme à Nancy et à Metz", a-t-il précisé. "J'espère que tout le monde pourra répondre à ces demandes de rencontre dans la mesure où certaines victimes sont gravement atteintes ou sont âgées et ont du mal à se déplacer", s'est-il inquiété.

 

Le président de l'AVSHE rappelle par ailleurs que sa priorité porte surtout sur le règlement du problème des indemnisations des victimes.

 

Le comité de suivi et d'indemnisation des victimes de l'accident de radiothérapie du CH d'Epinal doit se réunir pour la deuxième fois mercredi prochain, sous la présidence de Pierre Ollier, conseiller doyen honoraire à la Cour de cassation.

 

Environ 5.000 anciens patients du service de radiothérapie du CH d'Epinal ont été surirradiés entre 1989 et 2006 à des taux compris entre 2% et 20%, dont plus de 700 à un taux supérieur à 7%, rappelle-t-on.

 

Les surexpositions de 20% ont concerné 24 hommes qui étaient traités pour un cancer de la prostate et ont été les victimes d'une mauvaise manipulation d'un logiciel de dosimétrie entre mai 2004 et août 2005. Cinq d'entre eux sont décédés depuis.

 

Les deux anciens radiothérapeutes qui travaillaient dans ce service, suspendus de leurs fonctions à titre provisoire par l'ancien ministre de la santé Xavier Bertrand en mars 2007, ont vu leur interdiction temporaire d'exercice confirmée par le conseil régional de l'ordre des médecins de Lorraine le 1er février dernier (cf dépêche APM SNLB1003), rappelle-t-on.

 

L'ordre régional des médecins a indiqué jeudi à l'APM qu'aucun de ces deux médecins n'avait fait appel de cette décision.