* Source : APM

 

PARIS, 14 juin 2007 (APM) - L'Union fédérale des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens (Ufmict)-CGT s'est déclarée satisfaite jeudi des orientations du ministère de la santé sur les radiophysiciens, à l'issue d'un entretien avec des membres du cabinet de Roselyne Bachelot.

 

L'Ufmict-CGT a appelé à une journée d'action jeudi car les radiophysiciens ont le "sentiment global de ne pas toujours exercer leur profession dans les conditions normales et légitimes permettant d'assurer aux patients la qualité et la sécurité de leur traitement".

 

Quelques centres ont arrêté complètement leur activité et d'autres, plus nombreux, l'ont suspendue pendant quelques heures, a indiqué jeudi à l'APM Dominique Le Du, représentant de l'Ufmict-CGT et radiophysicien à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, AP-HP). De nombreux centres ont également envoyé un email à la ministre de la santé et à la directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) et ont informé leurs patients et leurs directions sur les difficultés et les besoins de la profession.

 

Cette action est organisée alors que "la récente actualité des incidents et accidents en radiothérapie a mis à jour une situation de crise latente devenue inacceptable", précise l'Ufmict-CGT dans un communiqué.

 

Le syndicat évoque des "machines surchargées en termes d'activité", la faible autorité des radiophysiciens, le manque de moyens "surtout humains" et la multiplication des pressions exercées dans certains établissements.

 

Face à cette situation, il a demandé l'ouverture de négociations afin d'obtenir notamment des conditions d'organisation permettant aux radiophysiciens d'exercer leur "pleine autorité". "Nous voulons maîtriser ce qu'il faut faire pour le patient et pouvoir dire où il faut que ça change", a indiqué Dominique Le Du.

 

Le syndicat souhaite également que les radiophysiciens, actuellement contractuels, disposent d'un statut de la fonction publique hospitalière. Interrogé sur le statut particulier publié mi-mai pour les radiophysiciens hospitaliers (cf dépêche APM CBKEG002), Dominique Le Du a indiqué qu'il ne fait qu'"enfoncer le clou de la situation actuelle en donnant un peu plus d'argent".

 

Enfin, le mouvement vise à obtenir une augmentation des effectifs. "La France est actuellement au 15ème rang d'un classement européen sur le nombre de radiophysiciens par million d'habitants", a déploré Dominique Le Du. Les radiophysiciens, qui sont environ 400 à exercer à l'hôpital, assurent 180.000 traitements par an, a-t-il ajouté.

 

Une délégation de l'Ufmict-CGT a été reçue jeudi matin par des représentants du ministère de la santé, notamment Véronique Billaud, responsable du pôle modernisation de l'offre de soins au cabinet de Roselyne Bachelot, et Daniel Nizri, qui serait conseiller technique chargé notamment de la cancérologie.

 

"Leur discours va dans notre sens" et vise notamment à conforter la position des radiophysiciens dans les établissements, à augmenter les moyens pour renforcer les effectifs et à donner plus d'autonomie, s'est réjoui Dominique Le Du. Même si le ministère ne souhaite pas intégrer les radiophysiciens à la fonction publique hospitalière, le représentant de l'Ufmict-CGT ne se déclare pas déçu car il estime que l'effet des propositions peut être à peu près équivalent.

 

"Ils nous ont également laissé entrevoir la possibilité d'être intégrés à des groupes de travail sur la qualité des soins en radiothérapie" dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté.

 

Dominique Le Du se dit optimiste sur l'ouverture de négociations avec le ministère de la santé.