* Source : PLUS|news.fr

 

Les erreurs de traitement de malades du cancer par irradiation à l'hôpital Jean Monnet d'Epinal (Vosges) ont fait 24 victimes et non 23, vient de révéler une enquête de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Au total, 4 patients sont décédés et les autres souffrent de complications insupportables.

Une précédente enquête parlait de la plus grave affaire de ce type. Le tout nouveau ministre de la santé Philippe Bas donne des détails sur la réforme de la radiothérapie en préparation.
 

La tout nouveau ministre de la Santé, Philippe Bas, nommé lundi, indique à PLUSnews.fr les contours de la réforme de la radiothérapie qui est en préparation.

 

Réformer la radiothérapie

Le secteur réclame d’être revu en profondeur. Un groupe de travail, formé au début du mois de mars, rendra ses conclusions d’ici à 3 semaines. Il devrait émettre des propositions concrètes sur la façon de garantir un égal accès aux soins et d’améliorer la qualité et la sécurité des radiothérapies.

De leur côté, les professionnels de la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO) sont invités à plancher sur la question. Ils devraient remettre bientôt un livre blanc avec des solutions chiffrées en matière de formation, de délégations des tâches ou comment mettre en commun les moyens humains et matériels entre privé et public.

Les mesures d'urgence

 

Le ministre de la Santé sortant, Xavier Bertrand, a déja pris des sanctions après l'affaire d'Epinal: les deux thérapeutes et le radiophysicien mis en cause dans le dossier ont été suspendus. Il a également pris des mesures pour renforcer la sécurité des traitements par rayonnement.

Les «dosimétries in vivo» vont devenir obligatoires dans tous les services dès la première séance de rayons, et poursuivies à la seconde si nécessaire. Ce sont des prélèvements qui permettent de vérifier si les rayons du traitement appliqué correspondent bien à ceux prescrits. Le dispositif, lancé ce mois-ci, sera bouclé fin 2007.

A Epinal, les surdosage a eu lieu notamment parce que les manipulateurs comprenaient mal le logiciel des appareils de radio: l'interface était en anglais. Cinq établissements de radio utilisent toujours de tels logiciels. La documentation doit être améliorée, traduite en français. Et les hôpitaux ne peuvent plus s'équiper de tels appareils, sous peine de poursuites.

Enfin, un décret publié le 22 mars durcit les conditions d’exercice des soins. Les médecins libéraux seront soumis aux mêmes règles que les institutions publiques. Pour pratiquer un traitement contre le cancer –chimiothérapie ou rayons– un établissement doit désormais faire partie d’une coordination des soins en cancérologie ou d’un réseau régional reconnu par l’Institut national du cancer (InCA).