Source : UFMICT-CGT

 

La Ministre de la Santé, Madame Roseline Bachelot, a annoncé le 29 novembre 2007 au congrès annuel de la SFRO (Société Française de Radiothérapie Oncologique) les grandes lignes d’une trentaine de mesures concernant la radiothérapie suite aux dramatiques accidents mis à jour en 2006 et 2007. Ce Plan National était annoncé d’un contenu important par son Cabinet lors d’une rencontre le 23 novembre 2007 avec une délégation de Radiophysiciens conduite par l’UFMICT CGT. Lors de ce rendez-vous, les professionnels qui s’étaient fortement mobilisés lors d’un journée d’action le 14 juin 2007, ont renouvelé leurs préoccupations et l’absence d’avancées sur leurs conditions d’exercice professionnel.

 

Après avoir pris connaissance des mesures annoncées concernant la sécurité, la qualité des soins et la radio vigilance en radiothérapie, une grande perplexité demeure. Seulement 2 mesures concernent directement les Radiophysiciens, sans réellement changer à ce jour la situation des Centres :

• Revalorisation des Radiophysiciens du public, en cours d’application avec

difficultés

• Doubler en 5 ans les effectifs de Radiophysiciens (de 350 à 700).

 

Ces mesures restent insuffisantes. Les Radiophysiciens sont les seuls professionnels en radiothérapie à ne pas disposer de la pleine autorité d’exercice sur le champ professionnel qui est de leur responsabilité. Paradoxalement, ils sont les seuls acteurs de la radiothérapie dotés des compétences requises pour garantir les doses et appliquer les nouvelles mesures annoncées parmi lesquelles :

• la dosimétrie in vivo,

• le double calcul des durées d’irradiation,

• le contrôle de qualité des systèmes de calcul de distribution de doses,

• le contrôle de qualité des systèmes de gestion des paramètres de traitement,

• le contrôle de qualité des systèmes de contrôle du positionnement par imagerie,

• le contrôle de qualité des équipements lors de modifications d’une installation,

• les référentiels de management de la qualité.

 

Le bénéfice attendu de ces mesures est indéniable, mais leurs applications risquent de rester extrêmement laborieuses et de mettre encore plus en difficulté les Radiophysiciens, voire en défaut, puisque les textes sont opposables. Les raisons sont simples :

• ces mesures représentent une écrasante augmentation de la surcharge actuelle

de travail,

• les obligations devancent les moyens nécessaires pour leur mise en oeuvre.

 

La responsabilité des Radiophysiciens s’accroît donc dans un contexte déjà délicat. Pourtant, les situations qui ont mené la radiothérapie française dans cette crise sanitaire sont connues de tous les acteurs du terrain. Néanmoins, les questions de moyens organisationnels, de l’autorité nécessaire et des conditions d’exercice des Radiophysiciens restent en suspens et engendrent ainsi de vifs ressentiments. Cet état de faits n’est, a priori, que temporaire puisqu’ils devraient être traités en 2008

selon la Ministre de la santé, sans toutefois en préciser le calendrier.

 

La qualité et la sécurité des traitements sont au coeur des préoccupations des Radiophysiciens. Les actes de physique médicale restent pourtant non rémunérés ce qui les met dans une situation « délicate » vis-à-vis des activités de soins et de traitements, surtout dans le cadre de l’application de la T2A. L’absence de clarification du financement de tous les pans de l’activité (soins, sécurité, vigilance,

formation, recherche…) est un frein majeur à la fixation d’un seuil maximal à 400 patients par an et par Radiophysiciens, jugé indispensable par la profession pour permettre de garantir la sécurité et la qualité des traitements.

 

Toutes ces inquiétudes et revendications ont été exprimées à plusieurs reprises au Ministère de la Santé par cette profession en crise profonde. La problématique de l’offre de formation et des moyens réclamés par les Radiophysiciens pour exercer leur profession doit être menée de front et sans délais dans l’intérêt des patients.

 

Il faut donc démarrer au plus vite les travaux relatifs à ces différents sujets et préparer ainsi l’arrivée du renfort d’effectif prévu.

« Restaurer le lien de confiance » avec des patients qui refusent aujourd’hui leur traitement mettant ainsi leur santé en péril exige de compléter ce Plan National.