* Source : APM

 

PARIS, 9 mai 2007 (APM) - Le ministre de la santé et des solidarités, Philippe Bas, a annoncé mercredi dans un communiqué la mise en place de mesures pour renforcer la sécurité des pratiques en radiothérapie.

 

Suite à l'accident de radiothérapie survenu à l'hôpital d'Epinal, un groupe de travail associant tous les acteurs concernés par l'utilisation de la radiothérapie a été mis en place début mars pour élaborer des propositions au niveau national, à partir de l'analyse de cet accident et des travaux déjà menés depuis 18 mois sur le sujet.

 

Elles ont été rendues fin avril à Philippe Bas. "Sur la base de ces travaux, Philippe Bas a souhaité prendre immédiatement des mesures permettant, de façon rapide, de renforcer la sécurité des pratiques", souligne le ministère dans son communiqué.

 

Parmi ces mesures, en figurent quelques-unes déjà annoncées début mars par Xavier Bertrand, alors ministre de la santé et des solidarités, à partir d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

 

Il s'agit de rendre obligatoire, pour le suivi de l'exposition des patients, la dosimétrie in vivo, mais également de reconnaître aux services de radiothérapie libérale un statut de type "établissements de santé" (cf dépêche APM SNKC6003).

 

En plus de ces mesures, Philippe Bas en présente de nouvelles qui devront être "intégralement appliquées d'ici au 31 décembre"

 

Il demande de définir un plateau technique minimum, en termes de moyens matériels et humains, permettant d'assurer la sécurité des pratiques et la qualité des soins.

 

Le communiqué précise "par exemple, la nécessité d'avoir deux manipulateurs présents en permanence pour chaque appareil et pour la totalité du temps de traitement, ou celle de disposer d'un accès à un scanner réservé au radiothérapeute, spécifique et suffisant, relié aux ordinateurs de simulation virtuelle et de dosimétrie prévisionnelle".

 

Le ministre de la santé souhaite aussi renforcer la surveillance médicale des patients en cours d'irradiation, "en permettant aux oncologues médicaux et aux internistes d'assurer le suivi des patients pendant et après une radiothérapie, ce qui jusqu'à présent était reservé au radiothérapeute".

 

Il demande d'augmenter les possibilités de formation des radiophysiciens "sans attendre les résultats d'une future négociation sur la modification du cursus et la création de passerelles avec les formations d'ingénieurs".

"Ceci se fera dans un premier temps en améliorant l'offre de stages de formation pratique. Il sera rappelé à tous les services de radiothérapie de CHU ou de CLCC [centres de lutte contre le cancer] leur obligation d'être 'service validant', ce qui inclut une mission de formation et de partage des connaissances", précise le communiqué ministériel.

 

Philippe Bas va saisir la mission T2A du ministère de la santé ainsi que l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) pour la reconnaissance en établissements de santé des services de radiothérapie libérale et pour la modification de la tarification de la radiothérapie en exercice libéral. Sur ce dernier point, il est question de redéfinir l'acte, de dissocier la rémunération de l'acte intellectuel (prescription, suivi) de celle des moyens techniques.

 

Le ministre de la santé demande enfin la mise en place d'expérimentations de partenariat public/privé, dont plusieurs projets sont en cours de finalisation. Leur but est de "permettre aux professionnels exercant la radiothérapie libérale de pouvoir également exercer à l'hôpital public, de manière à utiliser pleinement ses installations et augmenter ainsi l'offre publique de traitement en radiothérapie".

Il souhaite enfin la diffusion avant fin mai de documents d'information sur la radiothérapie à destination des médecins traitants et du grand public, dont la préparation a été coordonnée par l'Institut national du cancer (Inca).