Source : Journal International de Médecine

 

Paris, le vendredi 30 novembre 2007 – L’enchaînement des faits est particulièrement douloureux. Ce 29 novembre, Roselyne Bachelot présentait ses 32 propositions pour améliorer la sécurité de la radiothérapie en France, sans cacher l’urgence de la situation. Le même jour, l’association des irradiés d’Epinal, qui regroupe plusieurs victimes du plus grave accident de radiothérapie qu’ait connu la France, proposait une conférence de presse fracassante. On le sait, nombreux sont les patients qui ont entrepris ces dernières semaines des démarches administratives et juridiques pour obtenir de l’hôpital des indemnisations. L’établissement vosgien ne semble cependant pas prêt à se montrer en la matière particulièrement magnanime. Une procédure rare a en effet été déclenchée par l’hôpital, avec l’accord du ministère de la Santé, ce qui n’est pas sans raviver la colère des patients. Neuf malades ont ainsi reçu le 16 novembre dernier du tribunal administratif dont ils dépendent une assignation, les invitant à remettre d’ici quinze jours, un mémoire « justifiant de leur état ». Ainsi, l’établissement refuse-t-il la charge de la preuve. Au-delà de ces neuf cas particuliers, c’est la responsabilité générale de l’hôpital concernant des effets délétères d’un surdosage de 8 % subi par 400 patients entre 2000 et 2006, qui est contestée par l’établissement. Cité par l’AFP, le centre indique ne pas disposer « d’éléments suffisants permettent de déterminer si ces surexpositions sont constitutives de dommages en lien direct avec un manquement et de définir les éventuelles responsabilités des différents acteurs ». Il est notamment rappelé que la survenue de rectites et de cystites radiques est un effet secondaire connu de la radiothérapie conformationnelle de la prostate. Se souvenant des promesses de Roselyne Bachelot qui assurait en septembre qu’elle souhaitait que les victimes soient « indemnisées de la meilleure façon et dans les meilleurs délais », l’avocat de l’association des irradiés d’Epinal ne cache pas sa colère. « Des membres du cabinet de Roselyne Bachelot nous ont indiqué que cette procédure était bonne. On se moque du monde. La ministre de la Santé nous a menti », s’est exclamé hier Gérard Welzer.