* Source : APM

 

NANCY, 23 mars 2007 (APM) - Les 397 patients surirradiés à l'hôpital d'Epinal entre 2001 et novembre 2006 lors d'un traitement par radiothérapie qui viennent d'être identifiés par une enquête de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) "vont être recontactés un par un", a indiqué vendredi matin à l'APM le directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Lorraine, Antoine Perrin.

 

Vendredi matin, le ministère de la santé a rendu publics les résultats de la mission complémentaire de l'IRSN demandée début mars par Xavier Bertrand (cf dépêche APM SNKCM003).

 

Ces résultats font apparaître que 397 patients traités pour un cancer de la prostate ont subi une surirradiation, de l'ordre de 8%, en raison de contrôles excessifs pratiqués par imagerie sur eux, sans que les doses appliquées à l'occasion de ces contrôles soient ensuite prises en compte et donc retranchées lors du traitement.

 

Cette surirradiation n'est pas en lien avec l'erreur de manipulation du logiciel de dosimétrie, faite entre mai 2004 et août 2005, pour laquelle 23 victimes ont été identifiés dans un premier temps, mais a trait à de mauvaises pratiques des responsables du service de radiothérapie.

 

La mission IRSN a aussi révélé l'existence d'un 24ème patient fortement surriradié dans le cadre de l'erreur de manipulation du logiciel.

 

Interrogé sur les 397 patients, le directeur de l'ARH a indiqué que huit d'entre eux sont décédés du fait de leur maladie ou de leur âge.

 

Il ajoute que chacun des autres va être recontacté par une lettre qui leur expliquera les faits survenus et les voies de recours dont ils disposent. "Il leur sera également proposé un rendez-vous avec un spécialiste de radiothérapie et nous verrons quel type de prise en charge leur proposer", explique Antoine Perrin.

 

Le ministère a précisé vendredi matin dans un communiqué que ce suivi, fortement recommandé par l'IRSN dans son rapport, allait être coordonné par l'équipe du service de radiothérapie du centre de lutte contre le cancer de Nancy.

 

Selon l'enquête téléphonique menée par l'IRSN à laquelle 378 des près de 400 patients ont répondu, 32% (140 cas) d'entre eux ont soit une rectite avérée soit sont fortement suspectés d'avoir une rectite.

 

Dans les autres 164 cas, l'IRSN indique qu'il n'y a pas de signes cliniques déclarés d'effets secondaires. Il souligne cependant que certains des patients ont été traités il y a moins de deux ans.

 

La prise de contact avec les patients permettra en particulier d'examiner les rectites dont souffrent certains d'entre eux et de vérifier si les troubles déclarés sont bien radio-induits.

 

Le directeur de l'ARH Antoine Perrin ajoute que le numéro vert mis en place le 6 mars à la suite de la remise du rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) va continuer à fonctionner.

 

Ce numéro a, depuis sa mise en place, reçu environ 200 appels, a précisé de son côté à l'APM Patrick Colombel, directeur par intérim de l'hôpital d'Epinal.

 

La première réponse, non médicale, est assurée par des cadres de santé ou des auxiliaires de régulation médicale. Une deuxième réponse, médicale cette fois, peut être obtenue sur rendez-vous lorsque cela s'avère nécessaire. Des rendez-vous téléphoniques ou des rencontres ont été organisés également avec le Pr François Eschwège, oncologue radiothérapeute consultant qui a été chef du département de radiothérapie de l'Institut Gustave Roussy (IGR), souligne Patrick Colombel.

 

Interrogé sur un éventuel renforcement du nombre de personnes répondant à cette ligne, Patrick Colombel indique qu'il existe toujours cinq possibilités de réponse simultanées.