La journée a été consacrée à la poursuite des témoignages des patients ou de leur famille ainsi qu'aux témoignages des experts : Jean-Marc Simon et Didier Peiffert, radiothérapeutes, et Alain Noel, physicien médical.

 

Les témoignages des patients sont similaires à ceux de la veille.

On retrouve les mêmes témoignages des symptômes et des conséquences sur la vie quotidienne. Les patients parlent également du manque d'information au cours de leur suivi post-radiothérapie, notamment lorsque les faits de sur-irradiation ont été connus.

 

La suite de l'audience est consacrée aux auditions des experts Didier Peiffert et Alain Noel qui ont procédé à une expertise, à la demande de l'ARH de Lorraine en mars 2007, sur 45 dossiers de patients dont les symptômes avaient été observés par des gastroentérologues de la région.

C'est à la même période que les radiothérapeutes et le physicien médical ont été suspendus et que le Centre Alexis Vautrin de Nancy  a été missionné par l'ARH de Lorraine pour assurer la continuité des soins à Epinal.

Lors de cette expertise, il est apparu que les taux de complication étaient supérieurs aux taux attendus mais qu'aucune conclusion ne pouvait être faite car l'étude ne portait que sur un nombre restreint de dossiers présentant tous des complications.

Au cours de la prise en charge du service d’Epinal par le Centre Alexis Vautrin, l'existence d'une procédure de contrôle quotidien par imagerie de la position des patients traités par radiothérapie conformationnelle de prostate est découverte.

C’est ainsi, que la seconde cohorte de patients a été mise en évidence. La découverte de cette seconde cohorte de patients sur-irradiés (6 Gy supplémentaires en moyenne dus à l’imagerie portale) a provoqué la fermeture immédiate du service de radiothérapie de l'hôpital Jean Monnet.

Les experts sont également questionnés sur la suppression des lignes de défense qui existaient à l'époque dans le service : dosimétrie in vivo et double calcul d'unités moniteur.

 

L'audience se poursuit par le témoignage du Dr Jean-Marc Simon, radiothérapeute de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Le Dr Jean-Marc Simon a été missionné par la SFRO dès février 2007 pour assurer la continuité des soins dans le service après la suspension des médecins radiothérapeutes. Sa mission évolue après la découverte de la cohorte 2 lorsque le Ministre de la Santé lui demande de recenser tous les patients susceptibles d'avoir subi une sur-irradiation, de les informer et d'évaluer leurs séquelles.

Au final, le nombre de patients des cohortes 1 et 2 est évalué à 24 et 401 respectivement.

JM Simon décrit les symptômes observés sur les patients (très proches des témoignages des patients eux-mêmes) et explique les phénomènes liés à la radiobiologie qui ont conduit à l'apparition de ces séquelles. Des précisions lui sont également demandées sur le suivi des patients en cours et après la radiothérapie.